Bonbons et nanoparticules, les poisons nouvelle génération

Publié le par franck Muller

Bonbons et nanoparticules, les poisons nouvelle génération

Vous avez voulu ravir votre enfant et vous en avez peut-être ravi d’autres, en ouvrant des paquets de M&M’s ou de Skittles pour Halloween, sachant que “ce n’est pas très bon pour la santé, mais bon de temps en temps ce n’est pas grave”. On vous dit M&M’s et Skittles pour ne citer qu’eux, mais la liste est longue et sait-on jamais, si vous êtes en train de déguster une blanquette de veau William Saurin ou déballer un Malabar saveur Tutti Frutti. On aimerait vous parler des nanoparticules, détectées dans les produits précédemment cités. Le nom fait peur mais son impact encore plus.

Les deux additifs les plus courants, que l’on retrouve dans bon nombre de produits basiques alimentaires, sont:
– le E171 (dioxyde de titane ou TiO2 – colorant) présent dans les bonbons, chewing-gums, sauces, plats cuisinés, biscuits, crèmes, sucre glace..
– le E551 (dioxyde de silice ou SiO2- anti- agglomérant) présent dans les produits sous forme de poudre (mélanges d’épices, chocolat en poudre, sucre…)

Des appellations impossibles à retrouver derrière un emballage, mais qui devraient être résumées et indiquées sous le sigle de “nano”. Les nanoparticules sont plus nocives pour l’organisme car leurs particules, comme le nom l’indique, sont extrêmement petites (un milliardième de mètre) et franchissent les barrières physiologiques (intestin cerveau, reins). “Elles peuvent plus facilement s’immiscer dans l’organisme humain (organes, sang, cellules…). Elles peuvent pénétrer dans le corps par les voies respiratoires, digestives, cutanées. Plus la particule est petite, plus elle peut traverser les barrières physiologiques.” selon l’enquête menée par Agir pour l’Environnement.

Les répercussions sont d’ores et déjà observables : dommages à l’ADN, retards de croissance, réactions d’hypersensibilité et d’allergie, inflammations chroniques, affaiblissement du système immunitaire, stress oxydatif, effets génotoxiques et cancérogènes, dérèglement du système immunitaire et du fonctionnement intestinal.
Et pourtant, depuis 2014, tous les industriels ont été appelés à indiquer la présence des ces particules dans leurs aliments”. Problème: certains n’ont parfois pas conscience de ce que contiennent leurs productions. Mauvaise foi ou mauvaise circulation de l’information, ou simplement ignorance totale de l’être humain face à ses actes, le résultat est que personne ne sait ce que contient tel ou tel produit. Cela donne une vague idée du travail titanesque que les laboratoires ont à effectuer, pour assurer une campagne de prévention, jusqu’à obtenir l’interdiction de la vente de certains poisons-bonbons. Derrière ce brouillard opaque se cachent des enjeux économiques évidemment, des pouvoirs publics aveugles, mais aussi des chercheurs, des associations et des analyses qui marchent vers une prise de conscience qui sera bientôt une évidence.

Bonbons et nanoparticules, les poisons nouvelle génération

Pour résumé cet article qui réchauffe où nos bambins grignotent leurs friandises empoisonnées devant nos pauvres consciences écoeurées,

la phrase révélatrice de Türg Tschopp, prix Louis-Jeantet de médecine 2008:

“Avec le dioxyde de titane, on se retrouve dans la même situation qu’avec l’amiante il y a 40 ans ».

La bourse ou la vie ?

En juin 2016, l’ONG   Agir pour l’Environnement  alertait déjà sur la présence de nanoparticules dans notre assiette. Elle revient à la charge en cette période propice à la consommation de bonbons 

 

Pour alerter sur la quantité de dioxyde de titane ingérée par nos chères têtes blondes : « selon une étude récente, les enfants consommeraient deux à quatre fois plus de titane que les adultes du fait de l’ingestion de sucreries ayant des niveaux élevés de nanoparticules de dioxyde de titane. Or la période d’exposition est capitale pour évaluer les risques et que les enfants sont plus fragiles du fait d’un organisme en plein développement« , explique l’ONG.

 

Utilisé dans divers domaines (cosmétique, produits d’hygiène, produits pharmaceutiques, secteur de la construction), dans l’alimentaire l’E171 permet de rendre des aliments plus blancs ou plus brillants, ou pour décliner une palette de couleurs en étant associées à d’autres colorants… Mais pour quel bénéfice réel ? Pour Stéphen Kerckhove, délégué général de l’association, « il s’agit d’un double scandale : sanitaire (a-t-on assez d’études pour montrer d’innocuité ?) mais aussi de transparence (aucun consommateur dans son acte d’achat ne peut rejeter les nanoparticules !) 

 

De fait, plusieurs agences sanitaires estiment que le dioxyde de titane est un cancérigène possible pour l’homme lorsqu’il est inhalé (classe 2 B d’après le le Centre international de recherche sur le cancer, en 2006; classe 1B pour l’ANSES qui a proposé à l’agence européenne des produits chimiques (ECHA) de renforcer ce classement en mai 2016). « De manière générale, sur la question des nanoparticules dans les biens de consommation courants, l’Organisation Mondiale de la Santé recommande, dans un rapport de 2013, l’application du principe de précaution et attire l’attention sur la vulnérabilité des enfants. En mai 2014, l’Agence française de sécurité sanitaire (ANSES) a préconisé un classement des nanoparticules de dioxyde de titane (et autres) comme substances dangereuses afin que soient mises en place des mesures de restriction d’usage voire d’interdiction de l’utilisation de certaines applications grand public » explique Agir pour l’Environnement.

 

Mais si des études récentes montrent des effets préoccupants pour notre santé (comme cette étude effectuée par l’institut sanitaire des Pays-Bas (RIVM) qui alerte sur les risques pour le foie, les ovaires et les testicules), l’EFSA vient de ré-autoriser l’additif E171 en septembre 2016 sous prétexte qu’il n’existe pas assez de preuves d’effets sur la santé des consommateurs… tout en insistant sur le besoin d’effectuer de nouvelles études sur les effets possibles sur le système reproducteur. « Basée sur une définition très restrictive de ce qu’est un nano-matériau, la caractéristique nano a été bien insuffisamment prise en compte dans ce travail« , juge l’ONG pour qui le peu d’études menées jusqu’à maintenant ne doit pas occulter le fait que celles qui existent : ils sont suffisamment inquiétantes pour prendre des mesures urgentes de protection.

 

 Ils alertent sur les risques inflammatoires (interaction avec l’oxygène des cellules, altération de l’ADN, mort de cellules, activité pro-inflammatoire sur les poumons et le péritoine, etc.), la manière dont cela peut traverser différentes barrières physiologiques (ils en ont retrouvé dans le sang, le foie, la rate, les reins, les poumons, le cœur et le cerveau d’animaux) et s’accumuler dans le corps.

Comment s’y retrouver ?

Pour Stéphen Kerckhove, l’essentiel est d’agir dans l’ordre maintenant : « évaluer les impacts sur la santé, puis demander un moratoire le temps que les analyses soient effectuées« . Lasse de faire appel au principe de précaution qui pour eux justifie de faire le comportement des industriels, l’ONG souhaite pallier le manque de transparence : les mesures qu’elle a effectuées en juin 2016 avec le Laboratoire National de Métrologie et d’Essais (LNE) révèlent l’ampleur des infractions à la réglementation sur l’étiquetage. « Aujourd’hui aucun produit alimentaire ne porte la mention [nano] dans la liste des ingrédients, comme l’exige pourtant la réglementation européenne INCO 1169/2011 dès lors qu’une des dimensions d’un matériau produit intentionnellement est de moins de 100nm »déplore-t-elle, déterminée à mettre en ligne d’ici fin novembre une base de données des biens de consommation contenant des nanoparticules, à commencer par les biens alimentaires. « Seront répertoriés les produits dans lesquels des nanoparticules ont déjà été détectés et les produits “suspects”, contenant des additifs susceptibles de contenir des nanoparticules (E171, E172, E551 et E552) », explique l’ONG.

En attendant, vous pouvez toujours consulter la liste de 286 produits alimentaires contenant de l’E171 telle que tenue à jour par le site Open Food Facts, regarder la vidéo suivante, réalisée par la réalisatrice belge Alina Kneepkens pour remonter la chaîne de fabrication d’un bonbon

 

Les reportages:

Notre poison quotidien - Marie-Monique Robin : http://youtu.be/KMS4uVOPTsI
The Beautiful Truth - Full Version http://youtu.be/9cMOKTlBlDk
Nutrition and Behavior - Russell Blaylock: http://www.youtube.com/watch?v=zeFplY...
Nos enfants nous accuseront: http://www.youtube.com/watch?v=w8GvSw...
Les Alimenteurs: http://www.youtube.com/watch?v=9i-jIu...
Poudres et potions de l'industrie alimentaire: http://www.youtube.com/watch?v=zOn-8t...
Faux sucre, vrai scandale: Aspartame = Danger: http://youtu.be/sQ7IpBDcGjU
Corinne Gouget sur LE génocide alimentaire - Les Brigades du Tigre: http://www.youtube.com/watch?v=L5IHDm...
Genetic Roulette: http://www.youtube.com/watch?v=L5IHDm...
Enfants, tubes à essais sur pattes: http://www.youtube.com/watch?v=Fs-N0G...

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